mardi 7 janvier 2014

Acceptabilité sociale de l'alimentation à base de mouches

Un autre sujet potentiel, et un peu amusant a priori, d'intervention sur les comportements, concerne les problématiques alimentaires, et le fait de manger des insectes.
Comme on en entend parler de temps à autres, la production de viande et ses diverses conséquences (alimentaires, économiques, écologiques, morales, sanitaires avec l'élevage industriel, les antibiotiques, etc.) tend de plus en plus à être source d'inquiétudes. Les prévisions de l'accroissement de la consommation dans les pays émergents, de la chine en particulier, ne contribuent d’ailleurs pas à rasséréner les foules. Je ne développe pas, on trouve de nombreuses choses sur le sujet, avec divers partis pris, un débat ici résume un peu.


En tous cas diverses solutions sont envisagées, comme bien évidemment la réduction des quantités consommées mais aussi de chercher des sources alternatives de protéines, et notamment la consommation d’insectes (les arguments, par un site d'avocats de la cause, ici, et un petit lien vers ce que notre gouvernement tient à faire savoir aux citoyens à ce sujet, ).
Je parle de tout ça car j’ai pris connaissance, (sur Gurumeditation voir lien dans l'onglet Mmm), du projet de la designer K. Unger (et non pas « Hunger » comme c'eut été amusant).

La qualité essentielle de ce projet est de permettre l’autoproduction, cultiver ses œufs de mouche chez soi !

La page du projet, ici. (Je lui repique allègrement ses photos..)

En lisant tout cela j’en suis venu à penser que si il s’agit bel et bien une bonne idée (j’ai encore quelques réserves à ce sujet mais ce n’est pas le lieu pour en parler), il y a un petit problème d’acceptabilité ; la plupart des individus que je connais étant persuadés que manger des œufs de mouche est quelque chose de plutôt répugnant.
Bien sûr faute de poulet on mange peut-être des mouches, mais ne serait-il pas possible de faire évoluer les comportements sans recourir à la contrainte ?

Cette idée de projet en est vraiment à son point de départ, mais je pense qu’il serait intéressant d’étudier la capacité des individus à changer d’appétit pour certains aliments. Objectivement, un étal de boucher, s’il aiguise l’appétit de certains peut être aussi repoussant qu’un charnier pour d’autres. Des enjeux de représentation, fortement liés à la construction des pratiques alimentaires voire à l’identité sociale (puisque l’Homme mange en société) doivent se terrer là-dessous, et pourraient permettre d’identifier quelques leviers d’actions simples propices à rendre le changement, et la viande d’insecte, attrayants.

Je n’ai pas encore trouvé le temps de jeter un œil à la littérature, mais je sais que depuis que l’obésité inquiète, les questions de pratiques alimentaires sont examinées par de nombreuses disciplines (d’ailleurs on peut voir,ici, un exemple vulgarisé illustrant un impact de dimensions culturelles sur l'alimentation).

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